Jérôme Pierrat
Une histoire du milieu
De 1850 à 2000 : grand banditisme et crime organisé en France
Ce livre retrace l’histoire d’un monde souterrain et de ses évolutions au fil du siècle. Jérôme Pierrat nous raconte les premiers escrocs et leurs bandes de quartier puis les malfrats en costumes rayés du Milieu marseillais ou parisien. Il nous emmène de Buenos Aires à Shanghaï, tandis que des Français de l’entre-deux guerre deviennent les maîtres des trafics et du proxénétisme. Il nous raconte la Seconde Guerre et ses combines qui feront naître de nouveaux truands. Puis la manière dont le Milieu tisse des liens étroits avec les politiques et s’impose dans les affaires légales tout en gardant leur fond de commerce, vol, jeu, prostitution, arnaque et drogue…
Des Renucci, Guérini ou Carbone, fratries sanguinaires de l’entre-deux-guerres, aux caïds de la drogue et des jeux de l’an 2000, en passant par les collabos et résistants de l’Occupation, ce livre fait revivre mille réseaux et figures de légende, et dessine la face cachée de l’histoire contemporaine, une grande saga où petites et grandes histoires se croisent, avec leurs figures, leurs trafics, et leurs guerres.
- Jérôme Pierrat est au micro d’Affaires sensibles pour une émission autour de la figure de Pierrot le Fou.
Retrouver l’émission intégraleUne Histoire du milieuest terrifiant mais passionnant.Ce livre fait revivre mille réseaux et figures de légende, et dessine la face cachée de l’histoire contemporaine, une grande saga où petites et grandes histoires se croisent, avec leurs figures, leurs trafics, et leurs guerres.Un récit qui s’attache […] à décrire des parcours personnels, voire anecdotiques, qui s’inscrivent dans la grande Histoire. - téléchargez l’extrait
Ni parrains ni Mafia : le truand français est un indépendant. Loin du fantasme d’un crime organisé pyramidal, le Milieu est une communauté d’hommes qui se reconnaissent. Des types qui ont suivi la même voie, celle qui conduit en prison, à la morgue et quelquefois au sommet, par la force des armes. Le truand hexagonal est ainsi fait, il ne supporte pas l’autorité. Sa place au soleil des voyous, il l’a obtenue tout seul, dans la spécialité, et avec les amis et coéquipiers qu’il a choisis. Ensemble, ils forment déjà un petit Milieu. Ils sont regroupés géographiquement – si leurs activités sont liées au contrôle d’un territoire – ou, s’ils sont mobiles, reconnus comme experts dans leur branche, comme les braqueurs. La voyoucratie est l’agglomération de ces compétences, l’addition de tous ces cercles qui forment une entité informelle, sans limites. Mais avec une hiérarchie. En bas de l’échelle, le débutant ou le minable, en haut, le beau voyou sorti du lot, qui a su s’imposer. Il est craint et respecté, mais peut être vite remplacé. Le caïd ne doit sa place qu’à son aura personnelle, s’il disparaît aucune organisation ne lui survivra. L’inverse de Cosa Nostra. Collègues, équipes adverses, jeunes loups aux dents longues, la menace est partout. Tapie dans l’ombre, à l’affût des signes de faiblesse. La prison qui éloigne du terrain, l’embourgeoisement qui guette le voyou arrivé, l’ambition débordante de jeunes sans foi ni loi. Le schéma est immuable, l’histoire de la pègre un éternel recommencement depuis cent cinquante ans et l’entrée dans l’ère contemporaine, industrielle, urbaine et capitaliste.
