Benjamin Franceschetti
Si le geste est beau
1914. Un petit groupe d’anarchistes se disperse pour jeter des bombes contre plusieurs bâtiments publics parisiens, revendiquant la libération d’un des leurs. Mais à la dernière minute, Arthur dit L’Alchimiste change de cible et un restaurant bourgeois explose. L’attentat fait sept victimes. Au sein de la cellule anarchiste, cette initiative a un goût de trahison. L’opinion publique s’embrase, le gouvernement est sous pression. Fabre, commissaire de police, est tenu de trouver des coupables. Jeune journaliste aux rêves de grandeur, Eugène entend mener son enquête parallèle, quitte à prendre des risques inconsidérés. Mais bientôt les deux hommes perçoivent derrière l’affaire des influences qui dépassent les anarchistes. Et si ces derniers n’étaient que des hommes de paille, manipulés par bien plus puissants qu’eux ? Vers quel bourbier ces deux enquêteurs s’avancent-ils ?
Entre traque, complot, manigances et agents doubles, ce premier roman mené de main de maître nous fait respirer le parfum d’une époque qui vacille au bord du gouffre.
- Benjamin Franceschetti est né en 1990 à Bastia, où il a grandi. Après des études à Paris et un mémoire sur le Bonheur dans l’œuvre de Dante, il enseigne la philosophie en banlieue parisienne depuis six ans.
- Dans cette enquête menée ou torpillée par des protagonistes concurrents, le suspense dure jusqu’à la dernière page.Benjamin Franceschetti, la révélation corse du roman noir.
Entretien intégralUn cocktail explosif pour un premier roman palpitant, plein d’humanité et d’émotions. On ne sait pas si le geste est beau, mais le livre l’est sans aucun doute.Complots, manœuvres, agents doubles, ce sont les ingrédients de ce roman : un régal.Complots, attentats, espions… Si le geste est beau est une réussite totale.Lorsque les pions se mettent en place, l’histoire se révèle passionnante. Et très instructive.Avec ce théâtre de marionnettes très maîtrisé, dont la construction kaléidoscopique suit les faits et gestes des différents acteurs de l’intrigue dans une alternance de séquences courtes et rythmées qui garantissent une lecture sans temps mort, l’auteur livre un roman d’espionnage très noir.“L’impression que j’avais, c’était que la seule manière, en 1914, de mettre en scène des personnages qui commettraient des actes terroristes, c’était forcément d’en faire des personnages qui ont un rapport, en fin de compte, assez lointain à l’anarchie.”
Entretien intégralBenjamin Franceschetti fait preuve d’une maîtrise insolente, creusant ses nombreux personnages, dans un décor restitué aux boutons de manchette près.Une histoire palpitante.Benjamin Franceschetti nous entraîne avec brio au milieu de cette affaire, qui en cache bien d’autres.
Chronique intégraleLe lecteur découvre un écheveau de manipulations ignobles tressé par d’insoupçonnables hauts fonctionnaires et en vient rapidement à se prendre de pitié pour les petites gens qui en font les frais : idéalistes anarchistes de la belle époque, simple pigiste ou commissaire de police proche de la retraite.“J’ai toujours été intéressé par l’anarchisme, théorie qui semble impossible à prendre au sérieux, mais qui s’avère cacher une multitude de courants différents, de positions variées…”Ça ressemble à du Maurice Leblanc, Gaston Leroux ou même John Le Carré… On a plus l’habitude de lire des livres comme ça.Dans ce roman inventif et palpitant, l’auteur revisite la Belle Époque [...] et décrit de belle manière la contre-société libertaire d’avant 1914.“J’ai toujours été intéressé par l’anarchisme en tant que théorie politique et je voulais rendre compte de sa diversité. Selon les courants, on navigue entre l’utopie, le nihilisme, le simple militantisme ou même une certaine forme d’immobilisme. C’est quand même un courant auquel on peut rattacher aussi bien Proudhon que Céline !”
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« Plusieurs témoins affirmaient que l’homme avait hurlé “Vive l’anarchie !” avant de lancer la bombe. En d’autres termes, c’était un crime mystique, le fantôme d’Émile Henry ou de Ravachol. Mais nous étions en 1914 et les attentats fanatiques appartenaient au passé… »