Joseph Bialot
C’est en hiver que les jours rallongent
Auschwitz, l’impensable, l’indescriptible. Joseph Bialobroda, dit Bialot, est un jeune résistant juif de vingt-et-un ans quand il est déporté au camp de la mort en août 1944. Il y restera jusqu’en janvier 1945. Dans ce récit qu’il mettra près de cinquante ans à pouvoir écrire, il raconte le quotidien du camp, la violence arbitraire, le travail harassant, les trafics, le désespoir mais aussi la solidarité, les éclairs de lumière d’un amour entraperçu, les moments où l’espoir subsiste, où l’humour s’impose, incongru. Puis vient l’heure de la libération, de longues semaines où il faut, encore et toujours, lutter pour survivre, faire les bons choix, « re-vivre », réapprendre à être un homme et à faire valoir ses droits…
Dans la lignée de Primo Levi ou de Jorge Semprun, Joseph Bialot nous livre une œuvre magistrale, un témoignage indispensable de ce que la barbarie humaine peut produire de plus sombre mais aussi un cri plein de rage de vivre.
- Revue de presseCe n’est qu’en 2002 qu’il commença son premier livre sur ses années d’enfer […] À ce moment-là, Bialot avait l’expérience de l’écriture et de la vie, il atteignait 80 ans et pouvait tout se permettre, sans fioriture et sans pathos, remontant les sources de la mémoire, éternellement stupéfié par ce qu’il avait traversé.Pierre Fourniaud, le fondateur de la Manufacture de livres a choisi, lui, de republier un livre de Bialot qu’il avait édité quand il travaillait au Seuil, C’est en hiver que les jours rallongent (2002), dans lequel Bialot raconte son quotidien au camp d’Auschwitz […] comme s’il nous fallait chercher dans les valeurs sûres le réconfort qui nous manque ces temps-ci au quotidien.Ce récit est à ranger aux côtés de ceux qu’il encense dès les premières pages : David Rousset, Robert Antelme, Primo Levi et André Lacaze.Une lecture plus que nécessaire.Un immense livre.Joseph Bialot […] voulait, par ce témoignage, exorciser toute cette sauvagerie endurée et livrer cette “invraisemblable vérité” sur la réalité des camps de concentration nazie, cet enfer où, chaque nuit, sans exception, il retournait. Un livre vraiment très émouvant.
- Il faut le faire entrer dans le Panthéon noir Joseph Bialot avec Levi, Rousset, Antelme. Sa parole est directe, sa mémoire intacte inscrite dans ce récit.
- C'est en hiver que les jours rallongent
On ne compte plus les récits sur la déportation. Ils se sont accumulés. En vain. Tout le monde écoute, personne n’entend. Peut-être l’horreur ne peut-elle s’écrire qu’avec des hiéroglyphes non encore décryptés à ce jour. Malgré tout leur talent, les auteurs […] qui ont le plus fidèlement rendu compte de ce magma infernal n’ont fait que décrire la partie visible de l’iceberg. Il semble impossible d’aller au-delà, sauf à prendre le risque de délirer. […] La mort vécue ne peut pas se raconter, pas plus qu’on ne peut regarder le soleil en face ou rester indéfiniment sous l’eau. Auschwitz ne peut pas être « mis en mots », ni en images, ni en sons.
